Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'Âme Sud...
26 novembre 2017

25 novembre : Uyuni

Eh ben, j’en ai des trucs à (me) raconter aujourd’hui, moi ! Accrochons-nous…

Finalement arrivés un peu avant minuit, nous faisons la grasse-mat jusqu'à 7h. Petit-dej, puis petit coup d’œil à un autre hôtel tout proche, que nous avions choisi mais qui n’avait pas de place la nuit dernière, le Tambo Aymara (la coutume aymara). Belle chambre dispo pour le même prix, et le même calme : vale.

 

Grand tour à pied de Uyuni. Créée de toutes pièces en 1925 pour des motifs miniers (argent, zinc, étain,…) – sur un schéma totalement quadrillé de rues plutôt larges et curieusement revêtues de pavés hexagonaux en béton – c’est une toute petite ville mais qui serait en plein essor, minier et touristique. Pourtant, en ce samedi matin, elle a des allures de ville-frontiere : rues quasiment désertes à part quelques chiens errants et quelques sacs en plastique soufflés par un petit vent frais sous un grand ciel bleu. En arrivant dans le centre, un peu plus tard dans la matinée, nous constatons un peu plus d’animation : marché, église (messe de communions pour une cinquantaine d’enfants), associations (journée mondiale contre les violences faites aux femmes), et agences touristiques bien sur (dont une au nom légèrement provocateur : World White Tours…). Rencontré un couple de toulousains faisant Bogota-Ushuaia à vélo (!), avec, en suivant, le projet Toulouse-Japon !

 

Combinons ensuite avec un taxi (Luis) pour un tour au ‘salar’ hors groupes et hors 4x4 (25 € pour l'aprèm). Direction Colchani, à 20 km sur le beau goudron de la route d’Oruro, petit village encore plus neuf qu’Uyuni, et qui semble être la grande voie d'accès au salar, à en juger par le nombre de 4x4 qui s’y ruent. Arrêt soupe dans un ‘resto’ aymara. Et 5km plus loin nous voici enfin sur le salar.

 

Mais d’abord, un salar, comment ça marche ? C’est un lac salé, genre celui de l’Utah aux USA ou ceux d’Anatolie en Turquie, formé par des accumulations d’eaux plus ou moins salées dévalant des montagnes alentour avec surtout une très forte évaporation. Résultat : une couche de cristaux de sel pur, plus ou moins épaisse et plus ou moins étendue. Ici, le salar dépasse tous les autres, avec 20 000 km2 et 120 mètres d’épaisseur* !! Imaginez donc une plaine platissime, grande comme les 2/3 de la Belgique (!), d’une blancheur éclatante et uniforme, entièrement formée de sel, qui craque sous les pieds comme de la neige mais qui est en fait très dure (voir les constructions en briques de sel à destination touristique), sans aucun obstacle à perte de vue sauf quelques rares inselbergs semblant flotter au dessus (effet mirage) et qui accentuent en fait sa platitude…En plus, ça et là, quelques flaques d’eau brunâtre (hyper salées bien sur) qui bouillonnent, parfois autour des pieds ou mains de quelques aymaras convaincus de ses bienfaits.

 

Nous sommes restés près de 2 heures sur cet extraordinaire phénomène, d’abord pour faire ‘la’ photo copie de celle de Nico et Céline il y a 17 ans, mais aussi pour nous amuser à faire craquer sous nos pieds les petites bordures des figures géométriques dessinées à plat comme par cristallisation géante, et enfin pour aller voir el Hotel de Sal avec tous ses drapeaux claquant au vent (dont la croix occitane) et aussi le 1er concert de musique aymara en plein air et en plein sel… Arrêt au petit musée de Colchani, très bien fait, sur le salar et les… llamas (occasion d’apprendre ou de nous rappeler que en espanol llama et sel sont féminins !). Nous y (ré)apprenons que les llamas / vigognes / alpagas sont cousins des camélidées d’Afrique et d’Asie, et que tous sont issus de camels jurassiques d'Amérique…du Nord, où ils n’existent plus ! Retour par la grand route vers Uyuni.

 

A un moment, je demande à Luis d'arrêter le taxi pour que je puisse faire une photo d’un panneau routier original (traversée de llamas), et au moment où je la prends, debout sur le bas côté de la route, un bus me double et je sens une vive douleur à la cheville gauche : une garniture en caoutchouc du bus s'était décrochée et m’a frappé à 80 km/h ! Pas de gros dégât, mais nécessité de bien nettoyer la plaie. Donc, arrêt dans une pharmacie, dont le patron est médecin à l'étage au dessus. Nous montons, il me nettoie, me panse et me prescrit un antibio pour 5 jours. Puisque nous y sommes pouvez-vous faire quelque chose contre le mal d’altitude ? Après diagnostic (pouls et saturation d'oxygène), je suis OK mais Sue doit se payer ¾ d’heure d'oxygène, ce qui sera suffisant jusqu'à Villazon après-demain… Moralité : à quelque chose, malheur est bon !

 

Fin de journée dans notre jolie chambre, avec un seul problème à régler : allons-nous manger ce soir, et si oui, quoi ? C’est ça les grandes vacances…

 

Mais quel est ce bruit de fanfare dans la rue ? Vite, courons ! Et nous voila à la nuit tombée suivant une procession dont nous ignorons la raison, mais qui se termine par une file d’une dizaine de voitures recouvertes de draperies et de peluches. Peut-être quelque chose à voir avec les communions de ce matin ? En tout cas une chose est sure : Sue n’aurait pas pu courir comme ça sans l'oxygène de cet aprèm !!

 

* Petite parenthèse minière : les 120m de couches sédimentaires, principalement salées, sont aussi très riches en lithium (60 à 70% des réserves mondiales !), ce qui attise la convoitise de beaucoup, à commencer par les Chinois bien sur, mais aussi des Allemands…

 

Publicité
Publicité
Commentaires
L'Âme Sud
Notre tour d'Amérique du Sud en 100 jours

WP_002330

Retour à la page d'accueil

Publicité
L'itinéraire (réalisé)

Itinéraire (réel)

 

Tarbes-Rio 4/10 5/10 1
Brasil 1 5/10 31/10 26
Colombia 31/10 8/11 8
Ecuador 8/11 11/11 4
Peru 11/11 22/11 11
Bolivia 22/11 27/11 5
Argentina 1 27/11 2/12 5
Chile 2/12 16/12 14
Argentina 2 16/12 3/1 18
Brasil 2 3/1 9/1 6
Rio-Tarbes 9/1 10/1 1
      99

 

Publicité