16 novembre : Arequipa-Cuzco (320 km par avion)

6h, sur le toit de l'hôtel le linge sèche devant les volcans dont les sommets dégagés brillent au soleil levant. Nous partons pour Cuzco, le Machu Picchu et le Temple du Soleil. Et par la même occasion, tels la petite bête qui monte, passer de 2300 à 3400m… en 1h d’avion au lieu de 10h de bus : c’est un choix, mais, à en juger par les files de passagers devant l’enregistrement à l'aéroport, nous ne sommes pas les seuls.

Dans le taxi j’ai enfin compris comment les Péruviens appellent les ‘gendarmes couchés’ : ‘rompe-muelles’, brise-axes, j'adore ! A l'aéroport tout le monde baille, lendemain de fête, car le Pérou s’est qualifié hier soir en battant la Nueva Zelanda 2-0 !! Voilà, notre vol est confirmé, pour arriver à 9h10, car ensuite la montagne se couvre et les atterrissages sont impossibles...

En attendant le match hier soir, nous avons pris notre décision : malgré son hyper exploitation touristique, malgré la complexité de son approche, malgré son cout très élevé, nous allons finalement au Machu-Picchu. Le patron de l'hôtel, qui y est allé plus de 20 fois, a vaincu nos réticences… Mais quelle expédition ! Il faut deux jours complets (et je ne parle pas des dollars…) :

• 10h-12h : bus Cuzco-Ollantaytambo
• 14h30-16h45 : train Ollant.-AguasCal.
• Soirée et nuit à AguasCalientes
• Vers 06h : bus pour Machu-Picchu (5’)
• 06h-08h : visite (guide obligatoire)
• Vers 11h : bus retour à AguasCalientes
• 14h30-16h15 : train AguasCal.-Ollant.
• 17h-19h : bus Ollantaytambo-Cuzco

Ce programme détaillé ne s’est pas fait tout seul, loin s’en faut. Arrivés à notre hôtel vers 9h30, nous en sommes ressortis tout de suite pour écumer les agences de voyage de Cuzco toute la matinée (enfin, pas toutes les agences : il y en aurait un millier !!). Sans vraiment de résultats, ou plutôt celui de nous faire décider en faveur de la proposition de l'hôtel, qui est celle présentée ci-dessus. Mais cette ‘prospection’ nous a laissé un goût amer dans la bouche, l'impression de nous faire avoir de toute façon. Impression renforcée par le grand nombre de touristes, dont une majorité de Français.

C’est qu’en fait Cuzco (500 000 hab) vit entièrement du Machu-Picchu : trains, bus, taxis, hôtels, restaurants, commerces, agences, tous ne vivent que de ça. Depuis quelque temps, un peu comme le Mont Blanc, le MP a décidé de limiter le nombre de visiteurs à 2500 par jour, ce qui fait tout de même une centaine de rotations quotidiennes de (petit) bus sur les 2 km de piste qui relient AguasCalientes (terminus du train) au site proprement dit. Cette exploitation fait assez malsain, en plus tout le monde parle en dollars, ça pue l’arnaque partout… Ombre des Grands Incas, entendez-vous ces marchands du Temple ?!

Car ils ne sont pas loin, les Grands Incas. Il suffit de s’engager dans une des ruelles pavées qui partent de la Plaza de Armas pour être émerveillé par les restes de murailles incas aux blocs démesurés – certain font plusieurs tonnes – si finement ajustés qu’on ne peut pas passer une lame de couteau entre eux ; l’un d’eux a…12 angles ! Et une bonne moitié de Cuzco est construite sur les bases de ces nobles et cyclopéennes murailles.

En plus j’ai chopé un rhume, celui de Sue s’est vite terminé, mais celui-ci semble s’installer… Enfin de toute façon, nous partons demain matin 10h pour ‘faire le Machu-Picchu’ en 2 jours…